Origine, zone d'élevage et performances |
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Aptitudes et utilisations |
Schéma de sélection |
Organisme de sélection |
Photos |
Pour en savoir plus,
voir le site de l'Association
des éleveurs
de brebis Rouges du Roussillon, Caussenardes des Garrigues et Raïoles
et la page de la race sur le site des Races de Massif (CORAM)
(crédit photos : Ph. Gaye (1 à 3) & H. Germain (4))
Une population rouge est présente sur le littoral languedocien, puis catalan, depuis deux siècles : c’est la Rouge du Roussillon. Son histoire est peu documentée, mais on peut en esquisser deux périodes. Comme la Mourerous provençale, elle vient dAfrique du Nord.
Les moutons à robe rouge et queue grasse sont communs au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Les brebis, appelées un peu abusivement « Barbarines », débarquaient à Port-Vendres, essentiellement sur la période de l’entre deux guerres, et essaimaient dans la salanque, puis dans l’arrière-pays et jusque dans le rayon de Roquefort. Les premières importations de ces brebis dans le Languedoc ont eu lieu à la fin du 18ème siècle. Un noyau de sélectionneur organisera régulièrement des concours autour de Nîmes jusqu’à la fin du 19ème. Puis dans le Roussillon, les premiers écrits décrivant une population rouge ne datent que des années trente. Ces moutons proviennent probablement d’importations dans les années 30 de troupeaux algériens à Port-Vendres : il s’agit là de « mouton oranais » à la couleur rousse plus prononcée que la Barbarine.
Cette population caractéristique, cantonnée jusquà une époque récente entre Narbonne et Perpignan, et qui pouvait compter au moins 10 000 têtes, il y a une cinquantaine dannée, a régressé assez rapidement et ne se trouvait plus représentée aujourdhui que par quelques centaines dindividus répartis dans quelques élevages des Pyrénées Orientales, de lAude à lHerault et dans le sud de lAveyron. Lorsqu’en 1981, M Marty de Saint Hippolyte arrête l’élevage, son troupeau est considéré comme le dernier authentiquement rouge du Roussillon. Grâce à l’insistance d’une communauté de néo-ruraux, le troupeau est racheté in extremis. Heureusement, il restait quelques transhumants andorrans. Dans un passé assez proche, ces éleveurs avaient largement adopté la brebis rouge. Au final l’inventaire réalisé en 1980 permis d’estimer à quinze le nombre d’éleveurs détenant des brebis de type rouge pour une cheptel de 1 100 animaux.
Douze ans plus tard le Parc Naturel Régional des Grands Causses finance un premier inventaire en 93, puis, de 1994 à 2001, un véritable programme de conservation : cryoconservation de semences de béliers, aide à l’achat et à l’élevage de femelles, actions de communication. Une association, fédérant également les éleveurs de Caussenardes des Garrigues et de Raïoles, est créée en 1994.
La Rouge du Roussillon est une brebis de format moyen, plutôt enlevée, dont la caractéristique principale est la couleur rouge des parties non lainées, avec parfois des tâches blanches et en particulier des listes en tête. Les animaux sont dépourvus de cornes. Tête, dessous du cou, ventre et pattes sont découverts de laine. Sa toison est d’une bonne finesse. L’agneau naît souvent couvert d’un poil roux de couleur intense.
Poids moyen des adultes :
- mâles : 90 kg
- femelles : 55-65 kg
La taille de la population Rouge du Roussillon était estimée à 5 900 femelles en 2014. Les effectifs sont en croissance avec 9 860 femelles en 2020 et 10 200 en 2022.
Effectifs (2021) | nombre de brebis : 10 200 dont 760 contrôlées en 2022 (dans 3 élevages non OS) |
Qualités maternelles (2022) |
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(sources : OS, Idele, INRAE, Contrôle de performance campagne 2022)
La Rouge du Roussillon est une race polyvalente. Ses qualités sont nombreuses, laitière, agneau correctement conformé, rusticité (adaptation à la ressource très développée) et désaisonnement naturel, adaptés à une conduite typique d’arrière-pays méditerranéen, où elle valorise bien les parcours. Le système classique comprend deux périodes d’agnelage, avec des agneaux broutards au printemps, l’utilisation de parcours et de sous-bois cinq ou six mois de l’année. Dans les troupes où la ressource alimentaire est bonne, la prolificité oscille entre 150 et 160. A noter que ce n’est pas à proprement parler une race de garrigues et de transhumance.
Bonne laitière, le démarrage de ses agneaux est rapide. Ces derniers sont appréciés aussi bien sous la forme d'agneaux légers (agneaux de Perpignan) que sous celle, plus traditionnelle, d'agneaux lourds. L’effort à poursuivre porte avant tout sur le maintien de la variabilité génétique et la création de béliers conciliant phénotype rouge et conformation régulière.
L'objectif de l'Association des éleveurs de brebis de races Raïole, Rouge du Roussillon et Caussenarde des Garrigues est de mettre en oeuvre les actions nécessaire pour faire relancer chacune de ces trois races, tout en préservant une variabilité génétique la plus grande possible. L'Association s'appui sur un Centre d'élevage pour regrouper les jeunes béliers destinés à être diffuser dans les élevages et sur des règles pour assurer le renouvellement des mâles et la limitation des liens de parentés entre reproducteurs.
Le livre généalogique est géré par l'UPRA Lacaune, qui apporte aussi son appui (gestion administrative) à l'association.
Avec moins de 6 000 femelles reproductrices en 2014 (Etude 'Races menacées'), la Rouge du Roussillon était donc une race à faible effectif, considérée comme menacée d'abandon pour l'agriculture (arrêté du 29 avril 2015*). Lors de l'étude de 2023, les effectifs de femelles étant au-dessus de 9 000 (10 200 femelles), la race n'est plus considérée comme menacée d'abandon pour l'agriculture (arrêté du 29 avril 2015 mise à jour).
* arrêté du 29 avril 2015 fixant la liste des races des espèces bovine, ovine, caprine et porcine reconnues et précisant les ressources zoogénétiques présentant un intérêt pour la conservation du patrimoine génétique et l'aménagement du territoire.
Association des éleveurs de brebis de races Raïole, Rouge du Roussillon,Caussenarde des Garrigues Unité pour la race Lacaune Carrefour de
l'Agriculture
tél : 05 65 73 78 14 |
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novembre 2024