Origine, zone d'élevage et performances |
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Aptitudes et utilisations |
Schéma de sélection |
Organisme de sélections |
Photos |
Pour en savoir plus, voir le site de l'Association des éleveurs de brebis Brigasque
et le site Brebis lait Provence
(crédit photos : Coralie Danchin-Burge, IE)
Les Alpes Maritimes sont le berceau de la brebis Brigasque. Son nom vient du village de la Brigue, situé dans une vallée transverse à celle de la Roya. La Brigasque contemporaine serait issue du croisement, avant la fin de la seconde guerre mondiale, entre la population locale et la Bergamasque, une race italienne du Piémont.
Le résultat de ces croisements est une grande brebis osseuse, mal conformée. Mâles et femelles sont cornus et ont un profil très busqué, une laine jarreuse, et, suivant les troupeaux, la face et les pattes blanches, mouchetées ou parfois blondes voire presque entièrement rousses. Elle a gardé le caractère vif et curieux de la population locale: son nom en patois signifie d'ailleurs "brebis chèvre". Cette race se trouve également en Italie sous le nom de Fabrosa, Roaschia ou Roschina. Ces appellations dépendent des villages d'où sont issus les troupeaux, mais les Italiens se reconnaissent au sein de l'appellation "Brigasque".
Pendant la période après guerre il a existé jusqu'à une trentaine de troupeaux qui pratiquaient la transhumance inverse. Ces troupeaux étaient traits pour la majorité d’entre eux mais quelques éleveurs faisaient de l'agneau lourd. Certains ont fourni une laiterie appartenant à Roquefort Papillon qui a été opérationnelle jusque dans les années 60.
Cette race a connu un fort déclin en raison de l’arrêt progressif de la tradition de la transhumance inverse, dans une région où la pression foncière est très forte. Les éleveurs partant à la retraite n’avaient quasiment jamais de reprise.
En 2014, leffectif de la race sélevait à 800 brebis environ.
Les éleveurs restants sont des fromagers qui fabriquent en général un fromage traditionnel, la "tome de Brigue". Le petit lait peut-être valorisé par la fabrication de "Ricotta" (brousse), qui doit être mangée 4 à 5 jours après sa fabrication. La production laitière de ces brebis est estimée a 100/150 litres par an et par brebis. Cette est permise entre autres par une bonne persistance de la lactation: en général les agneaux naissent en octobre/novembre et les brebis ne sont taries qu'en juillet.
La situation démographique précaire de cette race est accentuée par le fait que tous ces élevages transhument dans le Parc du Mercantour, en pleine zone du loup, et que les attaques sont fréquentes. En Italie la situation est un peu meilleure puisqu’il resterait une petite dizaine de troupeaux pour environ 800 mères : néanmoins la majorité des éleveurs ne traient plus et se convertis vers la production d’agneaux vendus à 20 kg.
Avec moins de 6 000 femelles reproductrices (Etude 'Races menacées', 2014), la Brigasque est donc une race à faible effectif, considérée comme menacée d'abandon pour l'agriculture (arrêté du 29 avril 2015*), ce qui permet à ses éleveurs de bénéficier de mesures d'aide financière. Un certain développement existe depuis 2010, et aujourd'hui la race compte plus de 1300 brebis.
* arrêté du 29 avril 2015 fixant la liste des races des espèces bovine, ovine, caprine et porcine reconnues et précisant les ressources zoogénétiques présentant un intérêt pour la conservation du patrimoine génétique et l'aménagement du territoire.
Association des Eleveurs de Brebis Brigasque
Mairie de la Brigue web : https://brebisbrigasque.fr/ |
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juillet 2022